Entre deux matchs

L'équipe de France souffle ce jeudi à Wiener Neustadt avant d'affronter l'Espagne le lendemain. Claude Onesta, l'entraîneur des Experts, admet les errements de ses joueurs. Mais, pour lui, on a aussi placé son équipe sur un piédestal.

Avant même le début de l'Euro autrichien, Claude Onesta n'avait de cesse de répéter cette phrase : «Notre marge par rapport aux autres équipes est faible». Après les sorties décevantes contre la Hongrie (29-29) et la République tchèque (21-20), il l'a dite et redite, ajoutant à chaque fois : «On ne voulait pas me croire quand j'affirmais ça». Alors que les Bleus ont droit à leur première journée de repos avant de jouer, contre l'Espagne vendredi, une rencontre décisive pour la suite de la compétition, Onesta s'est penché sur les douleurs de ses troupes. Pour lui, deux choses ressortent. Un, «les copies rendues ont été médiocres, au niveau de la manière». Deux, on a porté ses joueurs trop haut : «Quand je vois écrit que nous sommes brillants, des Galactiques... Ce n'est pas vrai. L'équipe n'est pas constituée d'individus d'exception. Ce sont des joueurs de grand talent certes mais ils sont aussi capables de fournir des prestations médiocres».

«Plus personne ne sera fatigué»

Et Claude Onesta de donner des noms par rapport à ce qu'on a pu voir à Wiener Neustadt. «Ce que je retiens sur nos deux premiers matches, c'est que ce sont les cadres qui n'ont pas été à la hauteur. Contre les Hongrois, il y a eu Omeyer, Guigou, Dinart ; contre les Tchèques, Karabatic, Narcisse... Et la liste est longue. Nos joueurs-clés ont du mal à enchaîner les rencontres.» Pour l'entraîneur des Experts, le point d'orgue de ce constat, ce sont ces fameuses dix-huit minutes face aux Tchèques où la France n'a marqué aucun but. «Alors que notre défense était solide, nous n'avons pas tiré profit du jeu rapide. Nous n'avons produit aucune contre-attaque. Aucune ! Zéro !» Les Bleus sont-ils fatigués ? «La fatigue, c'est comme la douleur, répond Onesta. Si tu n'as pas envie de la sentir... Mais, pour les autres équipes, c'est pareil. Personne n'est frais. Aujourd'hui, si on dit que Bertrand Gille (douleur à un tendon d'Achille, ndlr) n'est pas capable d'endurer, je réponds oui. Les autres... Ce matin, j'ai d'ailleurs décrété que personne ne serait plus fatigué.»

«La confiance en a pris un petit coup»

Les Bleus s'investissent-ils moins ? «Non. Ne voyez pas quelqu'un qui ne veut pas aller à l'entraînement», poursuit le coach. Sont-ils trop sûrs d'eux ? «Il y avait trop de confiance, ça, oui, affirme Onesta. Et, là, c'est vrai que la confiance collective en a pris un petit coup. Il va falloir la reconstruire de manière méthodique. A force de vouloir faire un truc parfait, on n'y arrive pas. Ce qui nous a toujours rendu plus fort, c'est cette complicité, cette dimension de puissance et de fierté qui nous permettait d'écraser froidement l'adversaire. Mais, ici, ça ne marche pas. Nous ne sommes pas du tout extra-terrestre mais tout simplement terrestre. Et c'est très bien comme ça.
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