le groupe va bien

L'équipe de France affronte l'Islande en demi-finales de l'Euro (samedi à 14h00 à Vienne). Claude Onesta, l'entraîneur des Experts, présente ce nouvel adversaire et fait le point sur ses troupes.

«Claude Onesta, vous allez retrouver l'Islande deux semaines après l'avoir affronté au Tournoi de Bercy.

Mais ça ne sera pas vraiment la même chose. Les Islandais nous avaient expliqué qu'ils ne pouvaient pas assurer un match d'un tel calibre, au lendemain d'une rencontre face à l'Espagne. Contre nous, ils avaient aligné leur équipe réserve. Leurs cadres avaient joué de façon épisodique et jamais en même temps. Donc on ne peut pas parler de match référence.

«La défense islandaise est dure, fait mal»

Pouvez-vous nous résumer le jeu de cet adversaire ?

C'est une équipe avec des joueurs de qualité et d'autres qui sont plus méconnus. C'est un groupe qui n'est pas là par hasard. L'Islande a battu la Norvège, le Danemark et la Russie. Quand vous êtes demi-finaliste de l'Euro, deux ans après avoir joué la finale des Jeux, c'est aussi le signe que vous êtes une formation en devenir et déjà très efficace.

Comment pensez-vous que les Islandais vont aborder cette demi-finale ?

Ils vont imposer un combat physique. Leur défense est dure et fait mal. Quand vous dormez, ils vous marchent dessus. Et c'est une bonne leçon, si ça vous arrive. Maintenant c'est une équipe qui a besoin de réciter son jeu. Mais, si nous parvenons à les emmener dans des zones où ils n'ont pas l'habitude d'évoluer, ils n'auront peut-être pas la maîtrise pour gérer la pression et élaborer leur propre jeu.

«Pour Bertrand, il est plus raisonnable de s'arrêter là»

Inversement, comment trouvez-vous l'équipe de France ?

Je pense qu'elle a retrouvé l'essentiel de son fonctionnement. Les joueurs sont en forme, à l'exception de Bertrand Gille (qui se ressent toujours d'une opération à un tendon d'Achille et qui a renoncé à poursuivre la compétition, ndlr). L'investissement a été majeur. Le degré de performance individuelle est parfois un peu fluctuant mais c'est de plus en plus de positif.

Pour Bertrand Gille, l'Euro s'est arrêté aujourd'hui.

Effectivement. On s'est rendu compte que Bertrand avait fait le maximum pour être avec nous. Mais on sent bien qu'il est vraiment en difficulté, qu'il souffre. Pour lui, il est plus raisonnable de s'arrêter là. Et nous, pour le sprint final, on est sûr de pouvoir solliciter tout le monde, même ceux qui joueront peu.

Cédric Sorhaindo va donc tenir le poste de pivot.

Comme cela avait déjà été le cas en Croatie l'année dernière. Mais il avait montré suffisamment de qualités en 2009 pour qu'on espère un résultat ce week-end. Là, pendant l'Euro, on a pu bénéficier de la complémentarité des deux joueurs (Sorhaindo avait essentiellement joué en défense et Bertrand Gille uniquement en attaque, ndlr). Maintenant, il va falloir réorganiser le temps de jeu.

«Les adversaires nous craignent moins»

Quasiment tous vos adversaires veulent faire le match de leur vie contre vous. Qu'en pensez-vous ?

J'ai trouvé que les équipes que nous avons rencontrées nous craignent moins que par le passé. Elle ont bien travaillé, sont moins admiratives et plus virulentes. Nous, nous avons eu une préparation compliquée. N'ayant pas pu avancer, on a vu nos adversaires nous rattraper.

Il a été dit que l'équipe de France était vieillissante.

Il faudra m'expliquer pourquoi. Moi, je vois des joueurs qui ont 24-25 ans et qui sont déjà des cadres : Luc Abalo, Cédric Sorhaindo, Nikola Karabatic... Guillaume Joli, ça viendra plus tard. Michaël Guigou n'est pas spécialement vieux non plus. Il y a une équipe qui ne va peut-être pas tenir dix ans mais qui n'en est pas loin en tout cas. Notre groupe va bien et peut continuer à progresser.»

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