Match gâché

L'équipe de France a bouclé son premier tour de l'Euro 2010 par un nouveau match nul (24-24) face à l'Espagne. En nets progrès, les Bleus peuvent néanmoins nourrir des regrets puisqu'ils ont dilapidé une avance de six buts (18-12) en seconde période, avant de sauver le point du nul sur le fil.
Les handballeurs français ont un rendez-vous crucial face à l'Espagne dès leur troisième match du Championnat d'Europe vendredi à Wiener Neustadt, après un début de compétition décevant. S'ils s'inclinent, les Tricolores auront perdu l'essentiel de leurs chances d'accéder aux demi-finales et ne seront en tout cas plus maîtres de leur destin dans une deuxième poule qui s'annonce très relevée. En revanche s'ils gagnent, ils se remettront en bonne position, effaçant d'un seul coup leurs performances médiocres contre la Hongrie (29-29) et la République tchèque (21-20).

Il existe même un scénario idéal: les Magyars se feraient éliminer par les Tchèques, permettant à la France d'arriver dans le Tyrol avec le plein de points puisque seuls sont conservés les résultats des matches entre équipes qualifiées. Au-delà des calculs, les Tricolores doivent absolument élever leur niveau de jeu de plusieurs crans pour rester dans la course au titre. Lors des deux premiers matches, contre des équipes qui ne font pourtant pas partie des candidats au podium, ils ont livré leurs pires copies depuis deux ans. "On a fait des moitiés de matches. Un jour la défense était aux abonnés absents, le lendemain c'était l'attaque qui était problématique. Il faut essayer de réunir tout ça parce que sinon on va subir la loi espagnole", prévient l'arrière Guillaume Gille.

L'Espagne favorite

De fait, la forme des Espagnols ne fait aucun doute. Avide de revanche après un Mondial-2009 complètement manqué, l'équipe ibérique a écrasé la République tchèque (+12) et la Hongrie (+9) lors de ses deux premières sorties en s'appuyant notamment sur de grosses performances du tireur de Barcelone Iker Romero et du pivot Julen Aguinagalde. "Je les ai toujours cités parmi les favoris. Ils ont beaucoup progressé. Contre nous, ils sont presque favoris quand on regarde les précédents résultats", estime Nikola Karabatic. C'est aussi l'avis de Jérôme Fernandez. "Cette équipe d'Espagne est tellement forte en ce moment que même si on est tous bon il est possible qu'on perde", juge l'arrière tricolore.

Mais les Français sont-ils capables d'être tous bons? Pour l'instant, ça n'a pas été le cas dans cet euro. Comme le stigmatise Claude Onesta, les cadres ont failli à tour de rôle: Guigou, Omeyer et Dinard face à la Hongrie, puis Karabatic ou Narcisse face aux Tchèques. "Il n'y a pas spécialement de discussion, précise Karabatic. On a juste fait le constat que notre niveau de jeu n'est pas celui espéré. On n'a pas besoin de discours, on sait qu'il faudra se bouger contre l'Espagne. On a réussi à s'en sortir en jouant mal, c'est un bon point. Il nous faut un match qui nous lance. Contre l'Espagne, c'est l'occasion rêvée pour le faire." Effectivement, c'est maintenant ou jamais...

CE QU'ILS EN PENSENT

Jérôme Fernandez (arrière français): "On n'a pas la marge habituelle et si on arrive à gagner ce match, même d'un but, on sera déjà très content. On sait que si on le perd ce sera pratiquement la fin pour nous dans cette compétition. C'est le match qui peut soit nous lancer, soit nous interdire l'accès aux demi-finales. J'ai confiance parce que je sais que le groupe est d'autant plus fort que l'adversité est rude. Ce qui me tranquillise c'est que l'équipe a su faire preuve d'orgueil."

Didier Dinart (défenseur français): "L'équipe n'est pas forcément à son meilleur niveau. Il faut arrêter de se mentir, arrêter de dire qu'on est fatigué. L'état de fraîcheur est bon. Avant, les compétitions étaient plus condensées et on s'en sortait. En ayant joué deux matches avec une journée de récupération, on ne peut pas sortir le prétexte de la fatigue ou des petits bobos qu'il y a toujours lors de ce genre de compétition. L'Espagne a survolé ses deux premiers matches et pas nous, donc ils sont favoris. Tout le monde nous attend. Les arbitres ne sifflent pas forcément en notre faveur parce qu'ils se disent qu'en étant champion du monde et champion olympique, tu dois faire la différence pour pouvoir t'en sortir."

Guillaume Gille (arrière français): "On tombe contre un adversaire en pleine confiance, qui est sorti meurtri du dernier Mondial et qui est en train de se reconstruire. Ils ont plein de nouveaux joueurs, plein d'allant et plein d'envie et ils donnent le ton dans le groupe. On a envie de retrouver une équipe de France un peu plus efficace. On a un très gros défi à relever. Les Espagnols ont un jeu bien organisé, avec de puissants gabarits. On aura besoin de toutes nos forces vives pour les contrer."

Eurosport
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Commentaires

Anonyme a dit…
Ils ont eu chaud nos grands Frenchies
mais çà passe, ils sont au deuxième tour mais pas dans les meilleures conditions où ils vont devoir affronter les grosses équipes.
A suivre donc avec attention.
Bonnes journées
Bises
Baba.

PS. Ici aussi très belle présentation. J'aime beaucoup.