Euro féminin: Olivier Krumbholz, papa pas gâteau

L'entraîneur atypique de l'équipe de France débute une nouvelle campagne en Norvège pour l'euro féminin, après 12 ans de service…
Olivier Krumbholz est un homme qui sait se faire entendre. A la tête de l’équipe de France depuis 12 ans, le grand manitou du handball féminin a vu les générations passer. Mais pas son discours se rider. «C’est un éternel insatisfait de la performance, explique Philippe Bana, directeur technique national. Celui qui rappelle les valeurs enseignées par son père prof de gym. Une sorte de rigueur paternelle et de gueulante perpétuelle de l’instit pour recadrer une joueuse, lui indiquer la voie.» Rendu célèbre pour ses coups de sangs contre les arbitres, le Messin est du genre à hausser le ton dans les vestiaires quand ses filles ne font pas le boulot.


«Il peut être très, très dur, confirme Véronique Pecqueux-Rolland, ancienne internationale aux 289 sélections. Certaines filles le craignaient énormément et parfois, je me suis dit qu’il allait trop loin.» Sans être un «dictateur», il essaie simplement de «tirer le meilleur de chaque fille en étant très exigeant.» «Ce n’est jamais excessif, nuance Eric Baradat, entraîneur adjoint de Krumbohlz depuis dix ans. Il a une vision très claire de ce qu’il veut et cherche à pousser les gens dans leurs derniers retranchement. Souvent, ses colères sont factices, pour jouer avec les arbitres ou bouger un peu les nanas.»


«L’obsession de parfaire le rend malade»


Une méthode qui fonctionne. Deux fois vice-champion du monde (1999 et 2009), Krumbholz a mené les Bleues au titre suprême en 2003. «Il est capable de faire beaucoup avec peu de matière première, s’enthousiasme Baradat. Il prépare son équipe de manière pragmatique et la rend compétitive alors qu’elle n’en avait pas le profil». «Il est capable de créer l’alchimie dans un groupe», poursuit Véronique Pecqueux-Rolland.


Comme l’an passé en Chine, où les Bleues se sont hissées en finale des Mondiaux après un début de parcours plus que chaotique. Sans solution miracle. «Il vit et mange handball, décrit celle qui a planté 870 buts avec l’équipe de France. «Il fait partie de cette génération de gens qui donnent leur squelette à la fédération, poursuit Philippe Bana. Il est dedans jusqu’aux oreilles, est habité par la volonté incessante et éternelle de parfaire. Une sorte d’obsession qui le rend malade. Parfois, il en fait de l’eczema!» Espérons pour sa santé que les Bleues l’épargne de tout excès de colère.


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