Handball - Onesta, les secrets d’un génie

Il est devenu la référence. Le must du must des managers aux côtés de Joachim Löw, sélectionneur de l’équipe d’Allemagne, et de José Mourinho, entraîneur du Real Madrid. A bientôt 54 ans, Claude Onesta est en train de devenir une légende dans le handball et bien au-delà. Cette année, Raymond Domenech et Guy Forget, le capitaine de l’équipe de France de Coupe Davis, ont fait appel à lui pour qu’il leur distille ses précieux conseils. Même les entreprises le sollicitent afin qu’il leur donne la clé de la réussite. Onesta le Toulousain, qui avait nourri le scepticisme lorsqu’il a pris la suite de son illustre prédécesseur, Daniel Costantini, en 2001, n’a plus rien à envier à celui qui a été élu cet été meilleur entraîneur de l’histoire du handball. Car, depuis trois ans, son triomphe est total. Jamais un entraîneur n’avait réussi à arracher les titres olympique, mondial et européen en même temps. Sa recette pour gagner n’est pas simple. Impossible à copier. Onesta, qui n’a « pas la sensation d’être le plus génial des entraîneurs du monde, pas le plus con non plus », la résume humblement : « On a sûrement réussi à créer un état d’esprit qui fait souvent la différence tout en bénéficiant d’un potentiel de talents. »


Baup : « Un Lino Ventura »
Joël Delplanque, le président de la Fédération française, se fait plus précis : « Claude est d’abord un professeur d’EPS qui a conservé la fibre éducative. Il a un langage vrai, sans détour. » Confirmation du capitaine Jérôme Fernandez, qui a joué sous ses ordres, à ses débuts, au club de Toulouse : « Il est franc, très direct. Même si ça blesse, il dit les choses. Il fait réagir. » Elie Baup, son ami, ex-entraîneur du club de foot de Toulouse, qui a fait ses études avec lui, relie sa réussite à son charisme : « Il a une personnalité à la Lino Ventura. Il en impose avec son physique et une voix qui ne demande qu’à être écoutée. »


Bana : « Un artisan de génie »
En instaurant un dialogue permanent avec ses joueurs, le sélectionneur, ancien joueur de D1, est parvenu aussi à les responsabiliser. « Il a su partager le projet avec nous, fait remarquer Fernandez. On fait le boulot ensemble. » Une méthode de direction résolument moderne et rare dans le sport de haut niveau qu’Onesta a appliquée sur le tard, vers 2007, selon le directeur technique national, Philippe Bana, qui l’a choisi voilà dix ans « parce que c’est un artisan de génie ». « A ce moment-là, il a arraché la carapace, il a fait sa mue. Il est revenu au partage. »


Fin psychologue, il réussit également à tirer le meilleur de chaque joueur. « Il cerne très bien les personnalités et tire la quintessence de chacun pour qu’ils s’expriment ensemble », assure le meilleur gardien du monde, Thierry Omeyer. Malgré les titres, Onesta rappelle toujours le danger, histoire que ses troupes ne se reposent pas sur leurs lauriers. Comme à chaque fois, il prévient : « Beaucoup (d’équipes) peuvent nous mettre en difficulté. » Il n’empêche, pour son 5e Mondial, en Suède, il sera craint, plus que jamais.




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Onesta en bref
Né le 6 février 1957 à Albi.
Joueur de D1 et D2 à Toulouse (1968-1987)
Professeur d’EPS pendant six ans, conseiller technique régional de Midi-Pyrénées pendant seize ans
Entraîneur à Toulouse (1987-2001)
Sélectionneur de l’équipe de France depuis 2001
Palmarès
En club : vainqueur de la Coupe de France (1998), finaliste (1999) ; 3e de D1 (1998) ; demi-finaliste de la Coupe d’Europe (1999).
En équipe nationale : champion olympique (2008), champion du monde (2009), champion d’Europe (2006, 2010), médaillé de bronze au Mondial (2003, 2005), médaillé de bronze à l’Euro (2008), 4e du Mondial 2007.


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