Le dernier défi des Bleues

La Norvège est le dernier obstacle, de taille, séparant l'équipe de France féminine de handball du deuxième titre mondial de son histoire, après celui de 2003. Soixante minutes d'angoisses, de souffrances mais aussi d'espoirs séparent les « Femmes de défis », ainsi labellisées depuis 2007, d'un titre qui serait aussi le sixième de l'histoire du handball français, en comptant les quatre ramenés par l'équipe masculine (1995, 2001, 2009 et 2011). Ce serait la première fois depuis 1982, que les deux équipes, masculine et féminine, d'une même nation, sont championnes du monde de handball en même temps : à l'époque, il s'agissait de l'URSS.
Si elles s'imposent aujourd'hui à Sao Paulo, les Bleues ancreront un peu plus le handball comme le plus beau palmarès des sports collectifs en France. Elles incarneront aussi la continuité par rapport à l'équipe de 2003, avec laquelle elles partagent quelques similarités. En 1999, Valérie Nicolas, Isabelle Wendling, Véronique Pecqueux-Rolland et consorts étaient venues de nulle part pour décrocher l'argent mondial à Lillehammer (Norvège). Quatre ans plus tard, cette fois-ci attendues, elles s'étaient parées d'or à Zagreb. L'équipe finaliste au Brésil s'est construite en 2009, en Chine, lorsqu'elle a comme sa devancière surpris tout le monde pour aller s'offrir l'argent. Mais elle, après avoir progressé à vitesse grand « V », n'a attendu que deux ans pour tenter à nouveau sa chance.

Se qualifier pour les JO
Si elle est sacrée aujourd'hui, l'équipe de France sera également qualifiée pour les Jeux Olympiques de Londres en 2012, ce qui serait sa quatrième campagne olympique consécutive, signe de sa régularité au plus haut niveau. Mais si elles échouent, les Françaises devront en passer par un Tournoi de qualification olympique (TQO) qui n'aurait probablement rien d'une formalité. La Norvège, en tant que championne d'Europe en titre, est déjà qualifiée pour les JO. En raison d'un règlement discutable, si la Norvège est championne du monde, ce sera en effet la Suède, vice-championne d'Europe en titre, qui sera automatiquement qualifiée pour Londres, et non la France.
Les Françaises ont trouvé dans la blessure d'Allison Pineau, victime d'une rupture des ligaments croisés du genou gauche en demi-finale vendredi face au Danemark (28-23), un nouvel aiguillon à leur motivation, exacerbée par leur échec de 2009.
Mais remplacer la demi-centre, maillon essentiel de l'attaque et de la défense, sera difficile. « Comment jouer sans elle », s'interroge Raphaëlle Tervel. « On l'a fait hier (vendredi). Il va falloir que les filles qui n'ont pas beaucoup joué jusqu'à présent soient là, parce qu'on aura besoin de tout le monde. Après, ce sera beaucoup avec le cœur, la tête, le courage ». Championnes olympiques et quadruples championnes d'Europe en titre, les Norvégiennes étaient considérées avant le tournoi comme moins fringantes que par le passé. Mais, hormis lors de leur défaite la première journée face à l'Allemagne (28-31), elles ont depuis été « impressionnantes », selon Tervel. « Il va falloir surtout bien se replier parce que c'est l'une de leurs armes fatales », considère la défenseure française. « Après, il faudra essayer de les perturber au maximum en défense, ne pas les laisser imposer leur jeu rapide. On sera obligé tactiquement de prendre des risques ».
http://www.sudouest.fr/2011/12/18/le-dernier-defi-des-bleues-584534-5103.php
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