La finale avant l’heure ?

Redescendre immédiatement sur terre. Deux jours à peine après l’euphorie née d’une victoire à l’ultime seconde contre l’Espagne en quarts de finale (23-22), l’équipe de France doit remettre le bleu de chauffe pour se mesurer à son éternel rival croate. Une confrontation aux allures d’incontournable pour toute grande compétition internationale qui se respecte. Ainsi, depuis 2005, inutile de chercher un Euro, un Mondial ou des Jeux olympiques sans au moins un duel franco-croate, exception faite cependant du Championnat du monde en Suède en 2011. Une coutume qui, jusqu’à présent, a davantage souri aux Tricolores avec cinq victoires lors des sept matches à élimination directe entre les deux protagonistes. Parmi celles-ci, personne n’a oublié la victoire de 2009, en finale du Championnat du monde, devant le bouillant public de Zagreb (24-19). Peut-être le chef d’œuvre absolu des années de domination des Experts, lorsque ces derniers remportaient tous les titres qui se présentaient à eux. Une période révolue depuis le dernier Euro et le coup d’arrêt subi en Serbie, mais qui ne demande qu’à se trouver une successeur…Face à l’Espagne, alors que le premier quart d’heure paraissait devoir enfoncer les derniers clous refermant le cercueil de leur glorieux passé, les hommes de Claude Onesta ont trouvé des ressources qu’on ne leur soupçonnait plus pour renverser les Ibères. Avec notamment un homme dans le rôle du héros : William Accambray. Le remplaçant au pied levé de Guillaume Joli, qui n’en pouvait plus de ronger son frein dans le rôle ingrat du 15e homme, a réalisé un festival en seconde période et toute l’équipe de France a relevé la tête comme un seul homme. Un moment extraordinaire, digne d’une renaissance, mais qu’il s’agit désormais de confirmer face à des Croates impressionnants depuis le début de la compétition. Au point d’être devenus les nouveaux Experts de la planète handball ? Possible, à condition qu’ils le démontrent face aux Français. Ce que rappelait d’ailleurs Onesta : «Il est vrai que la Croatie domine la compétition jusqu’à présent. Mais regarder toutes les équipes qui ont récité leur jeu depuis le début. Souvent, au premier match où elles sont en difficulté, elles ne survivent pas. On va donc voir si elle le récite aussi bien contre nous et si nous, nous avons la capacité à la faire douter, à trouver les grains de sable qui vont venir enrayer sa belle mécanique.» La clé de la rencontre sera double. Défensivement, les Français doivent rééditer leur seconde période face aux Espagnols, lorsqu’ils érigèrent un véritable mur devant un Thierry Omeyer qui n’avait alors plus qu’à finir le travail. De retour quasiment à son meilleur niveau, Didier Dinart est redevenu le patron de ce secteur, six mois après un Euro délicat. Et à ses côtés, les Cédric Sorhaindo, Bertrand Gille et autre Nikola Karabatic ne lèvent plus les bras pour rien comme en Serbie. Lors de chacun de leurs grands succès face aux Croates, les Experts avaient su les étouffer en défense. Mais gare à Duvjnak et Kopljar, tous deux arrivés à maturité. Sans parler des éternels Balic et Vori, qui ont retrouvé une seconde jeunesse à Londres. Quant à l’attaque tricolore, elle ne pourra pas se reposer de nouveau sur un Zorro sorti du banc. Après son cauchemar de l’Euro, Karabatic a retrouvé sa vista, à défaut d’un bras dévastateur. De sa capacité à éclairer le jeu français dépendra le sort du match. Surtout si, à ses côtés, Daniel Narcisse se met au diapason et que la jeunesse symbolisée par Xavier Barachet et Accambray capte une partie de la lumière. Sérieusement écornée à l’Euro, l’aura des Experts ne demande en tout cas plus qu’à rejaillir à l’occasion de cette demi-finale.........  Lire la suite sur Sport24.com

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