Fini de rigoler !

En Serbie, rien n’est cher. Sauf les points à l’Euro. Si Nina Kanto a pu manger pour trois fois rien (un plat de pâtes coûte deux euros), elle préférerait rejoindre Belgrade, ce week-end, avec deux points. Pour ne pas partir de Nis bredouilles, les filles d’Olivier Krumbholz devront s’imposer, ce soir, face à la Suède. Un zéro pointé serait synonyme d’une deuxième semaine « ennuyante », selon Olivier Krumbholz. « Nous n’aurions pas beaucoup d’espoirs de nous qualifier en demi-finale. On serait tributaire des résultats des autres. Ce serait très difficile de motiver les filles. »

GRAND ANGLE

Le deuxième tour de l’Euro se déroulera donc, à partir de lundi, dans la capitale serbe. Les trois premiers du groupe B (la France, la Suède et le Danemark) retrouveront ceux du groupe A (la Norvège, la Serbie et la République Tchèque). Tous conserveront leurs points acquis les uns contre les autres mais seuls les deux premiers iront en demi-finale.
Si les Françaises jouent comme jeudi contre le Danemark, elles ne sont pas prêtes d’arroser cet Euro à la rakia (une eau-de-vie serbe). Pour gagner contre la Suède ce soir, elles devront s’appliquer dans le dernier geste. Pas comme jeudi : elles ont marqué 27 buts sur 51 tentatives. « Certaines joueuses majeurs, d’habitude décisives, n’ont pas su être présentes contre le Danemark. » Le sélectionneur des Bleus fait référence à Allison Pineau et Alexandra Lacrabère (2 buts chacune). Est-ce l’effet exil à l’étranger ? Quand on sait qu’Allison Pineau ne joue quasiment pas en attaque à Valcea (Roumanie), il est difficile de lui demander la lune en équipe nationale… Les gardiennes aussi devront se reprendre. Elles ont arrêté six ballons en soixante minutes contre dix-huit de l’autre côté. Insuffisant. « Je m’en veux de ne pas avoir aidé mes coéquipières, confie Cléopatre Darleux. Mais je ne m’attendais pas à ce que les Danoises tirent autant à 6 m. »
La Messine Laura Glauser, troisième gardienne tricolore, ne s’attendait pas à assister à une telle prestation de la portière danoise (9 arrêts en 20’). « Cecilie Greve est de ma génération, explique-t-elle. Je l’ai rencontré lors des dernières compétitions jeunes. A l’époque, elle était molle et pas du tout percutante. Quelle progression ! Ou alors, jeudi, elle a fait le match de sa vie. » Ça tombe mal, c’était contre la France.
« Tout n’est pas négatif, remarque Camille Ayglon. Nous n’avons perdu que douze ballons. Le seul problème, c’est que nous n’avons pas été suffisamment tranchantes. »

« Je suis agressif »

Tranchant, Olivier Krumbholz a décidé de l’être. « J’ai tendance à penser qu’il faut toujours que je sois derrière les filles. Je suis agressif mais certaines en ont besoin. Ce n’est pas toujours rigolo quand je crie mais c’est un mal nécessaire. Je ne supporte pas la reproduction des erreurs. Et c’est, malheureusement, ce qu’on a fait contre le Danemark. Aujourd’hui, rien n’est perdu mais j’espère que la machine va se lancer. Au Mondial, l’an dernier, nous avions perdu contre le Brésil et plus personne n’a su nous arrêter ensuite. Il nous faut un déclic pour monter en puissance. »

http://www.republicain-lorrain.fr/sports/2012/12/08/fini-de-rigoler

Commentaires