Finale de l'Euro de handball : les Experts sont faits pour ça !

Cette fois, ce n’est plus un coup de bluff, une manœuvre visant à tromper l’ennemi. Pour la première fois sans doute de l’Euro au Danemark, l’équipe de sera drapée du costume d’outsider en pénétrant cet après-midi sur le parquet de la Jyske Bank Box Arena. Et ce n’est pas le soutien de quelque 250 supporteurs français conjugué à celui de la ministre de la Jeunesse et des Sports, Valérie Fourneyron, qui pèsera lourd face à la ferveur de 14000 Danois décidés à porter leur équipe nationale vers un troisième titre (après 2008 et 2012).  Si on n’est pas outsiders là, on ne le sera jamais, se marre d’ailleurs le sélectionneur, . Eux sont beaux, souriants, joviaux… On les voit partout dans des publicités, toute la journée. Il ne leur manque que la victoire pour que leur Euro soit parfait! »

Seule équipe encore invaincue de la compétition, le champion d’Europe en titre de la star du PSG Mikkel Hansen ne fait pas mystère de ce qui est presque devenu une raison d’Etat. « Cette finale est un événement énorme ici, glisse l’entraîneur scandinave, Ulrich Wibeck. Tout le pays est derrière nous. Et je peux vous dire, pour avoir affronté la France il y a quatorze ans à Bercy (NDLR : lorsque les Bleus ont été champions du monde en 2001), que la pression populaire est un avantage considérable. » En théorie, les Bleus n’auront donc rien à perdre cet après-midi face au grand favori de l’épreuve.

Débarqués sur la pointe des pieds, pondérés dans leurs ambitions par les incertitudes physiques des cadres (Omeyer et Fernandez) et l’intégration de nombreux novices (L. Karabatic, Anic, Dumoulin, Nyokas, Grébille), ils ont d’ores et déjà rempli leur contrat en atteignant, pour la dixième fois de leur histoire, la finale d’une compétition internationale. Mais ce serait oublier que l’ADN de cette équipe la plus titrée de la planète s’est forgé dans le succès.

« Comment pourrions-nous ne rien avoir à perdre? interroge Onesta. Jusqu’à preuve du contraire, gagner ou perdre une finale, ce n’est pas la même chose. Ce match sera la der de Wibeck à la tête de la sélection danoise et, croyez-moi, on va tout faire pour lui gâcher son pot de départ ! » Les Bleus auront les ressources pour, cette fois encore, déjouer les pronostics ?

Omeyer et sa bande l’avaient fait en 2009 au Mondial en Croatie (24-19). Deux ans plus tard, en Suède, ils avaient pour ainsi dire refait le coup à des Danois (37-35 a.p.) qui évoluaient quasiment à domicile à Malmö. « Jouer une finale face au pays hôte, ça nous galvanise, clame l’ailier montpelliérain Mickaël Guigou. On aime cette pression, vivre de tels moments dans une ambiance exceptionnelle. C’est marrant, mais j’ai l’impression qu’on est fait pour ça! » Onesta, qui a remporté toutes ses finales depuis sa prise de fonctions en 2002, et ses joueurs en sont aussi intimement persuadés. Les Danois restent à convaincre.

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