Le bal des géants

Pouvait-on rêver d’un meilleur carré final ? Honnêtement, non. Les deux demies de l’Euro, qui prendra fin dimanche à Herning, regroupent tout simplement ce qui se fait de mieux en ce moment : France et Espagne d’un côté, Danemark et Croatie de l’autre. Soit respectivement la meilleure équipe du XXIe siècle contre le récent champion du monde ; le champion d’Europe en titre (qui évolue de plus à domicile) face au poil à gratter du hand mondial de ces dix dernières années.

Onesta : « Ce sera un combat de taureaux »

Et dans ce joli lot, les Bleus ont clairement leur mot à dire. Le sélectionneur Claude Onesta a beau répéter à l’envi que la France « n’est que l’outsider de la compétition », que son équipe est « en reconstruction, en phase de transition », elle n’en a pas moins éclaboussé de son talent le début de l’Euro.
Privée l’an passé de médaille pour la première fois depuis 2007 au Mondial (4e en Allemagne), la troupe d’Onesta avait en tête un retour au premier plan cette année : « Ce n’est pas une surprise mais une joie de nous voir là. On avait l’ambition d’y être, je nous savais potentiellement armés pour ça, mais sans garanties. Maintenant, on va essayer de brouiller les cartes jusqu’au bout. »
Il faudra déjà embrouiller les Espagnols en demi-finale. Vainqueurs du dernier Mondial, ils ne sont peut-être pas aussi dominateurs que l’an dernier.
Privés de leur gardien Sterbik, « une absence majeure » concède volontiers Onesta, les Ibères ont récupéré au tour principal leur pivot Aguinagalde. « L’Espagne a pris une nouvelle dimension depuis son retour et est redevenue une grosse équipe. Mais notre sept de base n’est pas mal non plus. Maintenant, on est dans la cour des très grands. »
Mais Aguinagalde ne fera pas tout. L’Espagne a d’autres atouts dans ses manches. Et les Français, dirigés en défense depuis cette année par l’ancien de Ciudad Real Didier Dinart, ne connaissent que trop bien le jeu de la Roja.
« Ils jouent un peu comme nous, mais n’ont pas la même densité physique, souligne le capitaine tricolore Jérôme Fernandez. Ils aiment le jeu rapide déployé par leurs ailiers (Tomas et Rocas) et ne sont pas à l’aise sur des défenses aplaties comme la nôtre. Leur pivot est très bon, mais tu n’arrives pas en demi-finale juste avec un pivot. »
La France a beau avoir réalisé exactement le même parcours que son adversaire dans cet Euro (cinq victoires, une défaite), elle n’en garde pas moins des incertitudes au moment de monter sur le parquet. « Ce n’est pas un match de Wii ou de Playstation, poursuit Onesta. Ce sera un combat de taureaux. Une demi-finale, c’est une nouvelle partie qui commence. Oubliés les tours préliminaires, on redistribue toutes les cartes. »

Nikola Karabatic: « On ne veut pas s’arrêter là »

La France pourra encore compter sur un Nikola Karabatic qui n’a jamais semblé aussi à l’aise, dans son jeu comme dans sa tête: « On a hâte d’en découdre, on bosse depuis décembre pour ça. C’est un match couperet, avec une médaille assurée en cas de victoire. Et on ne veut pas s’arrêter là. » Tout est dit, place au jeu.

http://www.dna.fr/sports/2014/01/24/le-bal-des-geants

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