La tête ailleurs

« Tout est dérisoire comparé à ces événements tragiques. On se dit qu’on va essayer d’apporter un peu de joie, mais c’est difficile », reconnaissait après la rencontre Nikola Karabatic.
Hier soir, les Bleus avaient l’esprit bien loin de Doha et du Qatar, où ils s’envoleront la semaine prochaine pour y disputer le Mondial (15 janvier – 1er février).
À l’initiative de la Fédération, une minute de silence a été observée avant ce match, l’écran quatre faces du Hall XXL de Nantes déployant le visuel « Nous sommes tous Charlie ».
Un moment intense pour les joueurs et les quelque 10 000 personnes qui ont progressivement garni la salle nantaise.
« Ce n’est pas simple. Jouer au handball c’est anecdotique par rapport à tout ce qui se passe aujourd’hui en France, soufflait Thierry Omeyer. Toute la journée, on se tient informé de ce qui se passe, parce que ce sont des heures tristes. »
« Quand on est sur le terrain, on essaie de se concentrer au maximum. Mais quand on chante la Marseillaise, forcément on pense à ça, parce qu’on voit déjà le drapeau français en berne, ajoutait le gardien tricolore. On est tous concernés, on est tous solidaires. »
Forcément, les doubles champions olympiques ont d’abord eu du mal à proposer leur meilleur handball.

« Pour changer un peu les idées aux gens »

Ils ont très vite pris leurs distances avec l’Argentine (9-5, 16e ), grâce aux arrêts d’Omeyer et aux penalties de Michaël Guigou. Mais ils ont ensuite connu un peu plus de déchet en attaque et, sanctionnés par les arbitres en défense, ils ont laissé les Argentins recoller un instant (11-10, 24e ).
Après la pause (14-10), on a cependant très vite senti que les Bleus étaient définitivement entrés dans leur match. Ils ont volé ainsi de nombreux ballons, immédiatement convertis de l’autre côté du terrain. Un but en solitaire d’un Nikola Karabatic rageur ou celui-ci de Kévynn Nyokas à la conclusion d’un contre mené par Kentin Mahé (21-13, 41e ) ont suscité l’enthousiasme du public.
« La préparation de match était compliquée. Mais ce soir on avait aussi à cœur de faire un beau spectacle pour changer un peu les idées aux gens », expliquait le capitaine des Bleus Jérôme Fernandez, satisfait de ce qu’avaient montré ses partenaires
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